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No môme's land
30 octobre 2014

Ensemble, pour une nouvelle aventure (SLEO, 1995)

espoir

C’est reparti pour un tour !

Je commence ce nouveau cycle par une mauvaise nouvelle pour nous : malgré le fait qu’il était issu d’une « culture » ayant abouti à une naissance (notre Doudou qui va avoir 10 mois dans 2 jours !), malgré mon endomètre (là où se fixe l’embryon pour grandir) qui était absolument parfait (mise au repos avec Ovitrelle et stimulation au Progestan), malgré une décongélation impeccable et une réaction post-traitement très favorable, le petit embryon (stade blastocyte très joli) qui nous restait après notre FIV#2 ne s’est pas trouvé à l’aise à l’intérieur de mon bidon… Et le test à J15 post-transfert s’est avéré négatif. D’après notre docteur-magicien, il y avait pourtant 50% de chances de réussite, mais la nature a décidé que les statistiques n’étaient après tout que des chiffres, et elle n’en a, à nouveau, fait qu’à sa tête…

Alors voilà. Nous voici replongé dans la sphère infernale de la PMA, ses espoirs, ses obligations quotidiennes, ses déceptions… Avec tout de même beaucoup plus de recul, eu égard au fait que notre Choupette nous apporte tellement de bonheur que nous relativisons l’échec. Nous avons déjà tellement de chances de l’avoir…

Je pensais que ce serait plus simple. Effectivement, le moral est bien moins en berne que pour nos précédentes tentatives, même si c’est toujours aussi contraignant de faire les prises de sang et les échographies matinales tous les 2-3 jours. C’est certes une organisation encore plus poussée, et encore plus de chamboulements maintenant qu’il y a la Doudou à gérer le matin (et qu’il vaut mieux éviter d’arriver au boulot à 10H). Mais bon. On s’estime déjà heureux de ce que la vie a bien voulu nous offrir ;-)

Et pourtant… Et pourtant, le stress est quand même là, les doutes, les disputes à la maison tant les hormones arrivent à surstimuler mon côté chiant méditerranéen volcanique. L’arrivée de notre fille avait totalement occulté ce que la PMA nous avait fait endurer d’épreuves pour notre couple et notre quotidien. Voilà que ça recommence, et avec le protocole reviennent les interrogations du « pourquoi », du « quand », du « et si ça ne marche pas, irons-nous jusqu’au bout » ?

Reviennent mes préoccupations (futiles ?) sur les effets futurs pour ma santé de ce genre de médication (il parait qu’il y aurait quelques risques de cancer de l’utérus ou des ovaires, mais bon…), sur la fatigue très lourde qui me donne l’air d’avoir pris 10 ans en quelques mois (je peux faire un concours national de cernes et de traits tirés, pour sûr. J’ai pris physiquement un sacré coup de vieux… A cause de ça ou pas, je n’en sais rien, mais le fait est que… voilà…), sur la prise de poids forcément engendrée par le boostage hormonal (on gonfle à cause – notamment - de la rétention d’eau parfois induite par le traitement), et tout ça SANS garantie de résultat. Alors, prendre des kilos et avoir une sale gueule quand c’est pour une grossesse je veux bien, mais pour des hypothétiques clopinettes.. ?

Bref

Malgré tout, l’espoir fait vivre la PMA et je me relance tête baissée dans l’aventure car je sais (pour le vivre au quotidien) que le résultat en vaut un million de fois la peine

Mais je pense à toutes celles qui vivent cela en se demandant vraiment si le sacrifice sera récompensé, ou si à la clef c’est juste leur couple et leur quotidien qui sera mis en danger pour rien du tout. Parfois, je comprends la réaction de celles qui refusent de risquer de se détruire le moral avec de vains espoirs, et de mettre en danger leur couple dans les épreuves et les contraintes quotidiennes d’une FIV. Ça n’a pas l’air de grand-chose dans l’absolu, 1 mois de traitement avec vraiment 10 jours de contrôles réguliers et de suivis médicaux, mais ce sont tous les à-côté qui sont lourds à gérer. Sans compter que dans l’échec, on est souvent tentés de chercher un responsable, vite trouvé en la personne du conjoint. « C’est de ta faute » ou «  tu ne sais pas me soutenir » sont vite dit et restent longtemps dans la tête… Jusqu’à parfois empoisonner au point que l’on préfère en rester là et repartir chacun de son côté... 

Oui, ce sont les « détails » autres que la médication, les piqûres, les ponctions, les analyses, qui sont la vraie épreuve de la PMA, finalement.

Mais.

Croyez-moi, ils sont vite oubliés lorsque le résultat est bel et bien  là…

Alors si on me demande « est-ce que tout cela en vaut vraiment la peine », je réponds sans hésitation OUI. Oui, parce que ça marche, ça marche vraiment, et que ça change nos vies lorsque ça nous aide à la donner. Ça donne un sens à tout, pour peu que le couple soit solide et que l’amour soit là, que vous soyez unis dans l’épreuve, compréhensifs et patients l’un envers l’autre…

Patients tout court, d’ailleurs. Et endurants. Mais ce qui ne vous tue pas vous rends plus forts, vous vous relevez et vous continuez. Ne perdez pas espoir, vous pourrez vous effondrer après mais là, il faut avancer tant qu’il est possible de le faire.

C’est très facile à dire, moins simple à mettre en œuvre bien entendu. Mais pourtant…

En ce qui me concerne, je voudrais que ma fille ne soit pas enfant unique. Moi, je l’ai été, c’est pas vraiment un souci pendant l’enfance mais ensuite, à l’âge adulte, on aimerait parfois ne pas être seul… Je ne veux pas qu’elle soit seule, jamais. Alors je ferai tout ce que je peux pour agrandir notre famille. Je sais que je vais en avoir marre, râler, pleurer, avoir peur des résultats et stresser à chaque minute, mettre de côté ma vie professionnelle et ne faire qu’acte de présence, et devoir remettre à plus tard plein de trucs que j’aurais eu envie de faire. Pas de planification possible à moyen et long terme avec la FIV….

Mais tant pis.

Je me dis que je n’ai pas le choix, je ne me le donne pas. J’ai pas envie. Je veux que ça marche et je ferai tout pour.

C’est dur, mais c’est comme ça. C’est pas en se posant des questions existentielles que ça va améliorer les choses, alors on avance, parfois on me pousse quand c’est un peu lourd à porter, mais l’essentiel c’est d’aller de l’avant. Et d’atteindre son but. Il faut y croire.

Jusqu’au bout.

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Commentaires
M
Coucou, j'espère que tout va bien pour toi et que tu vas continuer à alimenter ton blog que je suis assidument !! la lecture et relecture de tes posts m'aide beaucoup dans mon parcours de PMA quotidien -- Merci !
No môme's land
  • Pérégrinations dans le monde de la procréation médicalement assistée... Ou comment survivre à 4 IAC ( inséminations artificielles), 6 FIV (ouiiii, 6!!!)(fécondations in vitro), et... 1 TEC (transfert d'embryon congelé)!
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