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No môme's land

23 mars 2016

"C'était avant..." No Mome's Land, chapitre 1.

 

sophie10 ans

 

10 ans

Quand j’étais petite, j’avais une passion pour les prénoms.

Parce que lorsque je m’amusais à jouer à être une belle princesse, ou une guerrière aux super-pouvoirs qui sauvera l’humanité des forces du mal, je cherchais toujours un joli nom à me donner. Et ça pouvait prendre du temps, cette recherche du pseudonyme parfait.

« On dirait que je serais Machine ».

Et « Machine » se devait d’être le plus joli prénom du monde. Forcément. Parce qu’en plus d’être la plus courageuse/forte/téméraire/charmante ET modeste du monde entier, je me devais aussi d’être celle qui a le plus beau patronyme. Et si possible, de l’exclusif. Du jamais vu. Du m’as-tu vu.

Alors je faisais des listes. Des prénoms inventés, entendus ou lus ici et là, des prénoms toujours originaux, parfois excentriques. Souvent importables, selon l’avis de ceux qui avaient l’impudeur de lire mes cahiers secrets dans lesquels je recensais scrupuleusement chacune de mes aventures imaginaires. (Avis dont je me fichais royalement d’ailleurs, moi qui continuais à me déguiser avec les vieilles robes de soirées de ma grand-mère en rêvant m’appeler Safran d’Intarsia ou Vince Taylor).

OK je sais, j’avais un goût de chiotte petite. Quoique… C’est mignon, Safran, non ?

Bon.

Bref, je me confectionnais des colonnes remplies de pseudos-alias en tout genre, et il était fréquent que je me dise que, tiens, j’appellerais bien ma fille comme ça, oui Lavande c’est très beau pour une petite toute mignonne.

« Mais ça sera pour quand je serai hyper super vieille et que j’aurais un mari trop beau et trop riche et trop intelligent, tout ça. Pas avant d’avoir au moins 20 ou 21 ans, quoi. »

Et vu qu’il y avait au moins 4 ou 5 de mes prénoms favoris que je n’arrivais pas à départager, il faudrait qu’on soit productif, l’homme de ma vie trop-beau-trop-riche-trop-intelligent et moi, pour pouvoir les distribuer équitablement. Sans compter qu’il me fallait majoritairement des filles, bien entendu. Pas le choix. Un garçon qui s’appellerait « Cannelle », ça ferait désordre.

Mais ça, c’était avant.

 

sophie19

19 ans

Quand est arrivée l’heure des premiers flirts d’ado et des premières histoires de cul de relations sérieuses avec les garçons, alors là, je me suis dit que finalement, j’avais bien mieux à faire que d’aller m’emmerder à fonder un foyer familial super chiant.

Autour de moi, la vingtaine bien acquise, certaines vieilles nanas de la famille s’étaient déjà mis « à la colle » avec le premier (ou le deuxième) venu, se faisant faire un marmot pour être enfin « une vraie femme accomplie ».

Et c’est en pleurant à chaudes larmes qu’elles nous racontaient ensuite comment le-dit chérubin se délestait régulièrement d’un généreux vomito bien gluant sur leur pantalon taille 38 bien trop serré pour elles à présent… Voire comment, à chaque caca débordant et puant, le papa partait en courant pour une urgence subite, laissant sa chère et tendre dans la merde (c’est le cas de le dire).

Car c’est bien connu que nous, les femmes, on adore les tâches ingrates, tout comme les tâches ménagères d’ailleurs (aparté).

Bref.

J’avais une image bien précise de ce que pouvait représenter un petit enfant dans une vie de couple : des emmerdements (au sens propre comme au sens figuré), du bruit, de la fatigue, une voiture moche et plein de bordel dans l’appartement.

Sans compter les autocollants beaufs sur le frigo et les pare-soleils régressifs dans la voiture.

Je passe également la garde-robe qui déteint au fur et à mesure des nettoyages à 90° (pour faire partir les tâches de purée de carotte), et le look général qui se dégrade (plus trop de temps pour le maquillage ou pour un bête brushing inutile).

Voilà, c’était pour moi le début de la fin, quoi. La vieillesse. La tristesse d’une vie faite d’obligations casse-bonbons.

Du haut de mes 19 ans, je prenais comme une acharnée ma pilule contraceptive micro dosée, consciencieusement, en ajoutant parfois une pilule du lendemain si j’avais dépassé le timing quotidien -qui se veut fixe- de quelques heures. Et même s’il y avait usage d’un préservatif (deux ou trois précautions valent mieux qu’une, hein).

Je rajoutais même parfois quelques massages aux huiles essentielles de sauge et de romarin, réputées abortives, quand le stress prenait vraiment le dessus.

J’avais la hantise de tomber enceinte et de me retrouver coincée avec un baveux cracra. Une peur, vraiment. Maladive…

Mais ça, ça… C’était avant.

 

sophie25

25 ans

L’âge d’or, si l’on peut dire.

A 25 ans, à moins d’être un génie des études et de faire 2 thèses d’affilé (post-doctorats inclus), ou d’être, à l’inverse, l’image même de l’indécision quasi-irrécupérable (après 2 premières années en fac de lettres il décide de tenter une année d’archéologie, pour finalement se retrouver en école de commerce –ce qui ne l’inspirera que 3 mois- et de se réorienter à la rentrée suivante vers un institut en formation professionnelle de coiffure), on devient indépendant. C’est une période clef dans la vie d’un jeune adulte.

Bien sûr, les jeunes célibataires squatteront encore un max chez leurs parents (ou du moins leur apporteront leur linge sale à laver et repasser), mais à priori, les études sont terminées (même si elles étaient éventuellement longues) et le jeune nouveau diplômé se délecte de son statut tout frais de chômeur travailleur exploité rémunéré (peu, certes, mais c’est un premier pas vers l’échelon professionnel, n’est-ce pas…)

A cet âge-là, il n’est d’ailleurs pas rare d’avoir déjà trouvé chaussure à son pied (ou godasse, ou tong, selon l’éclat amoureux ressenti pour son partenaire du moment) et de songer à quitter papa-maman (et la machine à laver) pour voguer vers de nouvelles aventures en binôme (et avec un fer à repasser à soi).

C’est le moment idéal, selon certains, pour songer à fonder une famille, avec l’achat d’un appartement à crédit (30 ans de dettes), l’adoption d’un chien (ou d’un chat, selon les goûts), l’investissement dans une télé grand écran (pour les matches de monsieur et les films romantiques de madame), et dans une cuisine tout équipée (pour madame uniquement dans la majorité des cas, surtout s’il n’y a pas encore de lave-vaisselle).

Bref.

C’est le début de la fin des haricots, quoi. Ou plutôt, le début des vraies responsabilités d’adulte, et avec elles les envies de se poser de façon stable pour les affronter bien calés, pépère (autant que possible), l’âme sœur du moment à ses côtés (il faut bien quelqu’un sur qui se défouler quand on reçoit une nouvelle facture, surtout si on n’a pas encore franchit le cap du toutou ou du minou).

Que cela dure pour toujours (soyons optimistes, allez), ou jusqu’à la crise de la quarantaine (et le démon de midi qui titille en ravivant tout ce que l’on n’a pas eu le temps de vivre jeune), le nouveau couple fraîchement installé dans son trois pièces tout bien retapé va commencer à songer à se reproduire, et s’il n’y pense pas tout seul, les autres seront là pour le faire à leur place, bien entendu.

« Bon, il ne vous manque plus que le petit bout maintenant ? »

« Vous avez tout ce qu’il faut pour NOUS faire un petit enfant, les jeunes ! »

« C’est quand que vous vous y mettez ? »

« Tiens, vous avez pris deux chambres dans votre appart ? Y’a des projets en vue alors ? »

Etc. etc.

(J’en vois qui se reconnaissent, dans la salle).

Pour ma part, j’étais certainement d’une immaturité abominable car, malgré une relation qui durait depuis plus de 9 ans à cette époque-là, je n’avais pas, mais alors pas du tout envie de ce genre de chose.

Et ce genre de discours me laissait l’encéphalogramme de l’envie totalement plat (juste un sursaut sur « bande de cons » à la fin).

Certes, j’avais bien passé la case « chat » et « appartement », j’avais un travail bien rémunéré trouvé sans problème particulier (belle époque que les années 90), et un statut « en couple » établi et bien moisi depuis le temps, mais.

Toujours pas envie de m’encombrer d’un enfant piailleur. Et j’assume totalement : pour moi c’était certainement pire qu’un boulet au pied. Ça voulait dire « devenir responsable » (voir plus haut), et ça, ça n’était pas dans mes préoccupations du moment.

Non mais franchement, je m’étais assez emmerdée dans mes études depuis tout ce temps, puis dans mon travail au sein duquel je galérais indubitablement pour trouver ma place. Je n’allais pas, en plus, me rajouter une contrainte supplémentaire à l’aube même d’une nouvelle indépendance, qui me laissait entrevoir tous les plaisirs qu’un salaire régulier peut apporter (ou du moins, ce qu’il en reste à la fin du mois). (Soit environ 400FF à l’époque – 60€ aujourd’hui). (L’éclate totale quoi !)

J’avais envie de respirer un peu, de sortir avec mes amis le week-end, de danser, de boire un peu ou beaucoup, de rigoler, de m’amuser, de décompresser, de vivre, quoi !

Et un enfant au milieu de ça, pas possible merci monsieur et au revoir.

Fini l’acné juvénile en plus, ce n’était donc pas le moment de me donner des boutons de souci avec un gamin. Je voulais profiter de ma jolie peau nette et sans rides, et de mes jolis yeux qui commençaient à voir que la personne qui était à mes côtés depuis si longtemps ne correspondait en rien à l’homme idéal que j’imaginais. Gentil et sincère, et qui me fasse vibrer, tout simplement.

Les erreurs de jeunesse sont nombreuses, l’essentiel est de les repérer à temps.

Et sans enfant, si possible.

Car enfant du divorce comme la moitié des jeunes nés fin 1970-début 1980, je sais qu’il n’y a rien de plus problématique que de se retrouver un jour comme une patate cuite dans le plat quand les convives n’ont plus faim, et qu’il y a du dessert au chocolat pour la suite.

A 25 ans passés, je me suis donc retrouvée libérée-délivrée de mes attaches adolescentes pour un garçon qui ne valait pas la peine de mes meilleures années envolées, et bien décidée à prendre ma vie en main.

Professionnellement et matériellement parlant, j’entends. Sexuellement éventuellement (tout à refaire à ce niveau-là).

Vous comprendrez alors que l’enfant était encore pour moi une notion abstraite de vieillesse pas encore annoncée au programme de ma vie.

J’avais tellement le temps d’y penser, n’est-ce pas…

A mon âge de fertilité MAXIMUM, moi je voulais juste qu’on me laisse tranquillement COMMENCER ma vie d’adulte qui s’assume seule.

Et qui veut juste s’amuser égoïstement (ou justement), après des années sacrifiées sur l’autel des diplômes et de la non conscience de soi.

Est-ce si mal que de vouloir vivre un peu pour soi? Doit-on être punie pour cela?

Je ne sais pas. Je ne sais plus.

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20 octobre 2015

Attente... (bis repetita)

attendre

Tiens, c'est marrant.

Je viens de voir, en me connaectant, que je n'avais rien posté depuis 1 an. Une année quasiment jour pour jour.

Mon dernier message racontait comment, mon mari et moi-même, avions décidé de reprendre les essais de FIV pour avoir notre second enfant, suite à l'échec de l'implantation de notre petit embryon congelé - pourtant très beau.

Le constat est là: pour le moment, tous les essais se sont soldés par des échecs. Notre infertilité est peu comprise par les médecins, qui nous disent que le spermogramme de mon mari est certes moyen mais toutefois relativement acceptable. Quandà mes stimulations, elles se passent à chaque fois à merveille, et donnent systématiquement plus de 10 ovocytes matures fécondables.

Certes, il y a mes soucis d'utérus trop petit et de trompes abimées, mais cela n'entre aucunement en compte dans une tentative de fécondation invitro (puisque l'embryon déjà conçu est implanté directement là où il faut, et que mon utérus, bien que petit, est très joli - dixit les médecins - et est arrivé à porter notre petit trésor de Doudou jusqu'au quasi-terme de la grossesse).

Aujourd'hui, si je fais un bilan global, nous en sommes donc à 4 inséminations artificielles et 5 FIV en tout.

Depuis la naissance de Doudou, 2 FIV ICSI (avec injection du spermatozoïde dans l'ovocyte) qui n'ont rien donné, malgré une dizaine d'embryons obtenus à chaque fois. Implantation à J5 (stade blastocyte), pour ne sélectionner que les "meilleurs" embryons... mais au bout de 3 jours, les embryons stoppaient leur croissance. N'en restait qu'un ou deux à peu près jolis, mais non congelables... Et vu qu'on ne m'en implante qu'un seul à chaque fois, vu mon hémi-utérus et la volonté de mon médecin de ne pas risquer une grossesse gémellaire potentiellement à risque... Et bien nos espoirs se retrouvaient à chaque fois déçus, et les échecs des implantations se voyaient sans seconde chance possible.

Aujourd'hui, j'en suis au J13 post-implantation de la 3ème FIV post-Doudou.

Autrement dit, le suspens prendra fin demain ou après-demain avec le résultat de la prise de sang du test de grossesse (à J15).

Je suis bien sûr angoissée à l'idée de connaître les résultats de cette tentative-ci. Cependant j'ai bon espoir: la technique cette fois-ci n'est plus de l'ICSI mais de l'IMSI (on grossit 1000 fois plus les spermatozoides pour ne sélectionner que ceux qui ont l'air d'avoir une tête normale, d'où des chances de réussite augmentés), et on m'a implanté non pas 1 mais 3 embryons, à J2 et non plus J5.

Oui, notre médecin, devant les échecs répétitifs de nos essais, à décidé cette fois de prendre le risque d'une grossesse gémellaire, malgré tout. Sur 10 ovocytes fécondés (après ponction de 15 avocytes), nous avions obtenu 7 embryons, 3 plutôt jolis (1 acceptable et 2 bien), les autres n'étant potentiellement pas congelables. Le doc nous a demandé le jour J si nous acceptions d'en transférer 3, plutôt que d'être certains de perdre les winners éventuels qui ne tiendraient sûrement pas au processus de cryogénisation. Après nous être assurés auprès de lui que l'implantation des 3 était totalement improbable, nous avons tenté le coup...

Et me voici dans l'interminable attente post-tranfert habituelle.

Sauf que cette fois-ci, je ne sais pas pourquoi mais j'ai un bon présentiment. Je positive malgré mon angoisse du résultat, et ma superstition qui voudrait que je ne dise pas une telle chose avant d'avoir un taux noir sur blanc de bétaHCG supérieur à 50...

Il faut dire que j'ai effectué un dosage d'oestradiol intermédiaire, quatre jours après le transfert, et que ce dernier avait augmenté... Je n'ai pas eu besoin comme les fois précédentes de me faire des injections suplémentaires d'HCG 1500, ce qui est plutôt un point positif. J'ai remarqué que quand l'ostradiol baisse, c'est quasi sûr que ça signifie une implantation foireuse...

Ca a contribué à me donner un peu d'espoir.

Et puis, il y a aussi eu ces douleurs abominables au ventre, à J7 post-tranfert, autrement dit à la date présumée d'implantation de l'oeuf. Des crampes qui m'ont clouée sur mon fauteuil 2 jours, à être incapable même de me démaquiller le soir ou de faire pipi sans avoir l'impression d'y laisser mes boyaux (pardon pour les détails peu appétissants!). C'est en général signe que ça travaille, là-dedans, et que tous les espoirs sont permis...

Du moins, je le souhaite de tout mon coeur...

Je suis tellement fatiguée. 

30 octobre 2014

Ensemble, pour une nouvelle aventure (SLEO, 1995)

espoir

C’est reparti pour un tour !

Je commence ce nouveau cycle par une mauvaise nouvelle pour nous : malgré le fait qu’il était issu d’une « culture » ayant abouti à une naissance (notre Doudou qui va avoir 10 mois dans 2 jours !), malgré mon endomètre (là où se fixe l’embryon pour grandir) qui était absolument parfait (mise au repos avec Ovitrelle et stimulation au Progestan), malgré une décongélation impeccable et une réaction post-traitement très favorable, le petit embryon (stade blastocyte très joli) qui nous restait après notre FIV#2 ne s’est pas trouvé à l’aise à l’intérieur de mon bidon… Et le test à J15 post-transfert s’est avéré négatif. D’après notre docteur-magicien, il y avait pourtant 50% de chances de réussite, mais la nature a décidé que les statistiques n’étaient après tout que des chiffres, et elle n’en a, à nouveau, fait qu’à sa tête…

Alors voilà. Nous voici replongé dans la sphère infernale de la PMA, ses espoirs, ses obligations quotidiennes, ses déceptions… Avec tout de même beaucoup plus de recul, eu égard au fait que notre Choupette nous apporte tellement de bonheur que nous relativisons l’échec. Nous avons déjà tellement de chances de l’avoir…

Je pensais que ce serait plus simple. Effectivement, le moral est bien moins en berne que pour nos précédentes tentatives, même si c’est toujours aussi contraignant de faire les prises de sang et les échographies matinales tous les 2-3 jours. C’est certes une organisation encore plus poussée, et encore plus de chamboulements maintenant qu’il y a la Doudou à gérer le matin (et qu’il vaut mieux éviter d’arriver au boulot à 10H). Mais bon. On s’estime déjà heureux de ce que la vie a bien voulu nous offrir ;-)

Et pourtant… Et pourtant, le stress est quand même là, les doutes, les disputes à la maison tant les hormones arrivent à surstimuler mon côté chiant méditerranéen volcanique. L’arrivée de notre fille avait totalement occulté ce que la PMA nous avait fait endurer d’épreuves pour notre couple et notre quotidien. Voilà que ça recommence, et avec le protocole reviennent les interrogations du « pourquoi », du « quand », du « et si ça ne marche pas, irons-nous jusqu’au bout » ?

Reviennent mes préoccupations (futiles ?) sur les effets futurs pour ma santé de ce genre de médication (il parait qu’il y aurait quelques risques de cancer de l’utérus ou des ovaires, mais bon…), sur la fatigue très lourde qui me donne l’air d’avoir pris 10 ans en quelques mois (je peux faire un concours national de cernes et de traits tirés, pour sûr. J’ai pris physiquement un sacré coup de vieux… A cause de ça ou pas, je n’en sais rien, mais le fait est que… voilà…), sur la prise de poids forcément engendrée par le boostage hormonal (on gonfle à cause – notamment - de la rétention d’eau parfois induite par le traitement), et tout ça SANS garantie de résultat. Alors, prendre des kilos et avoir une sale gueule quand c’est pour une grossesse je veux bien, mais pour des hypothétiques clopinettes.. ?

Bref

Malgré tout, l’espoir fait vivre la PMA et je me relance tête baissée dans l’aventure car je sais (pour le vivre au quotidien) que le résultat en vaut un million de fois la peine

Mais je pense à toutes celles qui vivent cela en se demandant vraiment si le sacrifice sera récompensé, ou si à la clef c’est juste leur couple et leur quotidien qui sera mis en danger pour rien du tout. Parfois, je comprends la réaction de celles qui refusent de risquer de se détruire le moral avec de vains espoirs, et de mettre en danger leur couple dans les épreuves et les contraintes quotidiennes d’une FIV. Ça n’a pas l’air de grand-chose dans l’absolu, 1 mois de traitement avec vraiment 10 jours de contrôles réguliers et de suivis médicaux, mais ce sont tous les à-côté qui sont lourds à gérer. Sans compter que dans l’échec, on est souvent tentés de chercher un responsable, vite trouvé en la personne du conjoint. « C’est de ta faute » ou «  tu ne sais pas me soutenir » sont vite dit et restent longtemps dans la tête… Jusqu’à parfois empoisonner au point que l’on préfère en rester là et repartir chacun de son côté... 

Oui, ce sont les « détails » autres que la médication, les piqûres, les ponctions, les analyses, qui sont la vraie épreuve de la PMA, finalement.

Mais.

Croyez-moi, ils sont vite oubliés lorsque le résultat est bel et bien  là…

Alors si on me demande « est-ce que tout cela en vaut vraiment la peine », je réponds sans hésitation OUI. Oui, parce que ça marche, ça marche vraiment, et que ça change nos vies lorsque ça nous aide à la donner. Ça donne un sens à tout, pour peu que le couple soit solide et que l’amour soit là, que vous soyez unis dans l’épreuve, compréhensifs et patients l’un envers l’autre…

Patients tout court, d’ailleurs. Et endurants. Mais ce qui ne vous tue pas vous rends plus forts, vous vous relevez et vous continuez. Ne perdez pas espoir, vous pourrez vous effondrer après mais là, il faut avancer tant qu’il est possible de le faire.

C’est très facile à dire, moins simple à mettre en œuvre bien entendu. Mais pourtant…

En ce qui me concerne, je voudrais que ma fille ne soit pas enfant unique. Moi, je l’ai été, c’est pas vraiment un souci pendant l’enfance mais ensuite, à l’âge adulte, on aimerait parfois ne pas être seul… Je ne veux pas qu’elle soit seule, jamais. Alors je ferai tout ce que je peux pour agrandir notre famille. Je sais que je vais en avoir marre, râler, pleurer, avoir peur des résultats et stresser à chaque minute, mettre de côté ma vie professionnelle et ne faire qu’acte de présence, et devoir remettre à plus tard plein de trucs que j’aurais eu envie de faire. Pas de planification possible à moyen et long terme avec la FIV….

Mais tant pis.

Je me dis que je n’ai pas le choix, je ne me le donne pas. J’ai pas envie. Je veux que ça marche et je ferai tout pour.

C’est dur, mais c’est comme ça. C’est pas en se posant des questions existentielles que ça va améliorer les choses, alors on avance, parfois on me pousse quand c’est un peu lourd à porter, mais l’essentiel c’est d’aller de l’avant. Et d’atteindre son but. Il faut y croire.

Jusqu’au bout.

1 juillet 2014

Rien ne se fait jamais en vain...

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Ne jamais perdre espoir. Malgré les déceptions, les difficultés, les souffrances, l'abattement.

Rester positif, même si c'est pas facile, se relever et sortir plus fort des épreuves, garder la foi.

Ne jamais baisser les bras. Même après 4 fausses-couches, 1 grossesse extra-utérine, 4 inséminations artificielles, 2 FIV.

J'en suis la preuve vivante: ma fille fête ses 6 mois aujourd'hui.

Nous pouvons toutes y arriver, un jour. Restez fortes... Tout ira bien, j'en suis persuadée maintenant. Gardez confiance.

Je vous souhaite à toutes le meilleur, beaucoup de courage... Et une grande joie au final, comme un feu d'artifice. J'espère. J'y crois. La preuve est là...

25 avril 2013

FIV 2 : résultat imminent... J'ai peur.

attente

Et bien voilà, l'attente, encore une fois. Oh, plus grand chose à attendre, ma foi: dans 3 petites heures, je serai fixée. La prise de sang de contrôle de grossesse est faite, les 14 jours post-ponction/ovulation sont écoulés.

Ma FIV 2 se conclue donc bientôt. Joie intense ou peine immense, cela va tenir à un petit taux de bHCG sur une petite feuille de papier toute bête...

Pour celles et ceux qui seraient intéressés de savoir comment cela se passe, un traitement de FIV, je vais détailler un peu le mien ci-dessous. Désolée, ça pourra paraître lourd pour ceux qui le connaisse déjà, mais bon, ça peut aussi peut-être répondre à certaines questions que d'autres se posent...

Déjà, pour cette seconde tenative de fécondation in vitro, notre docteur Magique a préconisé un "protocole long", pour obtenir la meilleure folliculogénèse possible. C'est-à-dire des ovocytes (l'oeuf de la femme, en gros) de bonne qualité, pour des embryons plus résistants. Le protocole long s'adresse aux femmes ayant une réserve ovarienne normale.

Il commence par une désensibilisation hypophysaire, soit un blocage de l'ovulation, par une injection unique (dans mon cas) de Décapeptyl, le premier jour des règles (J1, samedi 16 mars). 

Puis passés ces 2 semaines de "repos" ovarien, la stimulation commence. Je prends cette fois-ci non plus du Puregon (injection par stylo) mais du Ménopur (ampoules de poudre à mélanger avec un solvant, plus contraignant, plus long à préparer, plus long à injecter, mais bon. Pour la bonne cause, on ferait n'importe quoi!) ;-)

* à J13 (le jeudi 28 mars): prise de sang + échographie, pour contrôler que la mise au repos a bien fonctionnée.

* J14 (vendredi 29): Injection de Ménopur (2 ampoules)

* J15 (samedi 30): prise de sang, injection de Ménopur (3 ampoules)

* J16 (dimanche 31): Injection de Ménopur (4 ampoules)

* J17 (lundi 1er avril): Injection de Ménopur (4 ampoules)

* J18 (mardi 2): Prise de sang. Injection de Ménopur (4 ampoules)

* J19 (mercredi 3): Prise de sang + échographie. Injection de Ménopur (3 ampoules)

* J20 (jeudi 4): RDV avec l'anesthésiste. Injection de Ménopur (5 ampoules)

* J21 (vendredi 5): Prise de sang + échographie. Injection de Ménopur (5 ampoules)

* J22 (samedi 6): Prise de sang + échographie. Injection de Ménopur (5 ampoules)

* J23 (dimanche 7): Prise de sang + échographie. Injection de Ménopur (5 ampoules)

* J24 (lundi 8): Prise de sang + échographie. Injection de Ménopur (5 ampoules) + Luvéris (1 ampoule) + Dectancyl (2 comprimés pendant le repas)

* J25 (mardi 9): Prise de sang + échographie. Dectancyl (2 comprimés pendant le repas) + Injection de HCG5000 x 2 boites - pour déclencher l'ovulation 48H après.

Un protocole très très long (d'où son nom, CQFD)... A la fin, je vous assure que vous en avez vraiment raz-le-bol! Mais on se motive, et on pense au résultat potentiel que l'on espère tant...

Ponction le jeudi 11 avril (sous anesthésie générale légère) à 8H du matin : 11 follicules!!

Bilan de la fécondation le vendredi matin (appel du biologiste): 4 ovocytes fécondés, 3 embryons ont tenu le coup...

Il décide de faire une culture longue des embryons pour n'implanter que des cellules -à priori- de bonne qualité, et viables: le transfert ne se fera donc que le mardi (!) matin, s'ils ont tenu le coup... Et cela n'est pas forcément encourageant: seul 1 embryon sur 3 en moyenne passe le cap des 5 jours en culture longue...

Pour ma première FIV, on m'avait implanté un embryon 2 jours après la ponction. Il faudra cette fois-ci attendre 5 jours, et nous sommes pessimistes, mon mari et moi, sur la suite des opérations... 3 embryons seulement, c'est peu, et la culture longue c'est vraiment risqué...

Appel du médecin le lundi matin: transfert programmé pour 10H le lendemain matin. Youpiiii, ils ont tenu le coup jusque là! Mais il faudra confiormer le jour même que c'est toujours OK pour le transfert... Encore une journée de stress en plus...

Mardi, dès 7H je suis sur le qui-vive. J'attends l'appel "en or" qui peut vite devenir l'appel morose... Je stresse, j'ai peur, j'appréhende... Je les appelle moi-même vers 8H30 (après tout le transfert est pour dans 1H et demi à peine! Et rien! On est de la merde ou quoi? Ils se mettent vraiment pas à notre place! Faut quand même aller à la clinique si c'est OK, et mon mari bosse! Faut qu'il revienne me chercher à la maison, c'est vraiment pas cool de leur part!) On nous dit qu'on nous rappellera... Super :-(

15 minutes après, coup de fil du biologiste: le transfert est maintenu!! Oufffff! J'ai cru mourir de peur! Si je pouvais, je l'embrasserais tiens! Et j'en pleurerais de joie...

10H donc, à la clinique pour le transfert. Alors que j'ai déjà bu 1 litre de thé depuis ce matin, on me fait avaler encore 1/2 litre d'eau (vessie pleine nécessaire pour l'échographie pelvienne, cela facilite aussi le passage du cathéter d'injection par le col de l'utérus). On me demande si je veux un cachet de Lexomyl contre le stress... Heuuu??? Non, ça ira!! Je suis heureuse et excité, mais pas stressée du tout!!!

10H10: installation dans la salle de transfert, sur la table, les jambes en l'ait et cul-nul, avec un drap quand même pour recouvrir le bas de mon corps. "Le docteur arrive". Bon, vite, hein, je commence à avoir sacrément envie de faire pipi.

11H00: Toujours les jambes en l'air. Chéri fait des mots croisés, moi je me concentre sur ma vessie qui commence à crier à l'aide.

11h15: j'en peux plus je vais me pisser dessus!!! L'infirmière nous dit que "le docteur arrive tout de suite". Ma vessie va exposer.

11H30: la porte s'ouvre sur docteur Magique, qui me demande comment ça va... Heu, comment vous dire? Je crois que si vous me touchez, là, tout de suite, je vous fait pipi sur les mains. Du coup, j'ai le droit d'aller me vider partiellement (oufff!!!) (mais arrêter en plein milieu est vraiment difficile!)

11h40: le transfert!!! Le cathéter d'abord (même pas mal!), puis la dame avec sa seringue et notre bel embryon dedans. On voit la bulle qui passe et l'on distingue son parcours dans mon ventre à l'échographie... Une petite larme versée en voyant notre embryon à nous au bon endroit. Un docteur qui nous dit que l'embryon est joli et qu'il nous en reste encore un autre au labo, qui sera congelé dans la journée... Voilà. C'est tout. C'est fait. 

Bizarre, je me sens toujours la même, alors qu'on est deux. Mais pour combien de temps?

Depuis la ponction, j'ai mal à l'utérus... J'espère que ça tiendra quand même, qu'il n'a pas trop morphlé et qu'il retiendra notre bulle bien au chaud, au bon endroit... J'espère, je prie. Je ne peux malheureusement rien contrôler.

Et depuis, j'attends. J'attends tranquillement sans trop bouger de chez moi (j'ai eu un arrêt de travail du jour de la ponction jusqu'au résultat). Je m'écoute en permanence et je guette le moindre signe... Ou absence de signe. En vain. J'ai peur. Je psychote grave. Je patiente impatiemment.

Que dire? Acide folique le matin (bien sûr), Progestan 3 fois par jour... Des seins qui vont éclater et qui me font très très mal. Des douleurs dans les ovaires, comme si mes règles allaient arriver (pitié, non, non nooon), depuis 4 jours.

J'ai peur d'aller faire pipi. J'ai un rhume qui s'est déclenché il y a 2 jours et qui me fait peur lui aussi (ma seconde fausse couche était dûe à de la fièvre, arrivée à 2 mois de grossesse). Je regarde toutes les 5 minutes ma culotte et j'ai peur de saigner, en même temps il paraît que les douleurs "de règles" (aux ovaires) peuvent aussi être bon signe (tiraillement de l'utérus qui s emet en place). Bref, je suis perdue, j'oscille entre optimisme et pessimisme, entre moments d'espoirs et ras-le-bol, entre fantasmes de prénoms, et anticipation de la gestion de crise que serait un résultat négatif.

J'ai trop peur. J'en ai marre d'attendre. Et en même temps je préfère être encore dans le doute, pour faire l'autruche si c'est mort pour cette fois-ci... Ambiguïté de la PMA...

Pas très disciplinée, je n'ai pas résisté au test-pipi au bout de 13 jours: hier matin, on voyait une très légère trace dans le "enceinte"... Bonheur intense!!! 

Mais VRAIMENT pas disciplinée, j'en ai refait un ce matin, après la prise de sang (c'était le dernier qui me restait, autant le faire hein...). Ben rien. RAS. Négatif. En même temps, c'était pas mes premières urines du jour, et j'avais déjà bu mon litre de thé matinal (dilution fatidique?). Bref. J'ai re-peur. Et en plus maintenant, je suis perdue dans mes doutes / mes espoirs / mon agacement / mon rhume de merde.

voilà les joies de la PMA, quoi.

;-)

 

***********************

EDIT DE 15H:

Je pleure...

RESULTATS

... de joie! ;-))))

 

 

 

 

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20 avril 2013

Bilan du jour: 4IAC + 2FIV. Youpi, quoi.

pas content

Pas de nouvelles depuis un bon moment...

Il faut dire qu'avec la cumulation des échecs, le moral en berne ne donne pas vraiment envie d'écrire... Ecrire ses échecs, c'est comme en rajouter une couche, et jusqu'à maintenant j'avais besoin de ne plus y penser.

Je veux faire comme si j'étais bien costaude, comme si finalement ça ne me faisait pas grand chose. "La prochaine fois sera la bonne" (avec un grand sourire)... Et au fond de moi, la haine. Oui, la haine, car je me rends compte que je deviens de plus en plus agressive au fur et à mesure des échecs...

J'ai les boules contre mon mari, qui ne vit pas la PMA aussi intensément que moi (normal je dirais), et à qui je reproche (inconsciemment ou pas) de n'avoir pas beaucoup d'efforts faire dans notre parcours (un spermogramme, une branlette le jour J et hop!). Alors que moi je me tape piqûres, hormones à gogo et analyses quotidiennes (prises de sang + échographie) avant d'aller au taf (réveil 1h30 avant, bouchons, PDS, bouchons, écho, bouchons, boulot... Je suis crevée avant d'avoir débuté la journée!). Son seul vrai travail à mon mari, dans l'histoire, c'est d'arrêter toute prise d'alcool 15 jours avant la ponction/fécondation... Et là, je ne vous dit pas comment je l'entends râler. Un COMBLE, par rapport aux efforts que je dois fournir, moi... Du coup, ben on s'engueule tout le temps. On se balance des saloperires à la figure, genre "c'est ta faute t'es pas capable de me faire un enfant" (spermogramme un peu limite), "non c'est la tienne, t'es pas capable de les porter à terme" (3 fausses-couches). Ca se termine par "de toutes façons, finalement, c'est pas plus mal qu'on n'arrive pas à en avoir, ça se terminera sur un divorce". Et baisse de pression, puis pleurs, puis excuses, et ça repart... Et bonjour l'ambiance...

Les boules contre ceux qui me disent "ça viendra, ne t'en fait pas"... Et qu'est-ce que vous en savez? Vous qui avez déjà 2 ou 3 gosses, forcément pour vous c'est pas bien grave tout ça, à force nos efforts ça paiera... Ou pas, les mecs, ou pas! Que savez vous de l'attente, des angoisses, des espoirs, des déceptions, des problèmes de couple que cela engendre? Vous qui n'avez eu qu'à tirer un coup pour que ça marche? Que savez-vous des jours entiers à avoir peur d'aller faire pipi, à fermer les yeux pour ne pas voir le fond de votre petite culotte de peur d'y apercevoir une trace de sang? Vous voyez juste qu'à force ça va peut-être marcher... Sans comprendre que le long parcours pour y arriver est complètement destructeur, pour notre moral comme pour notre équilibre à tous les deux. Et que plus ça dure, plus c'est dur...

Les boules contre ceux qui se sont mariés récemment, qui ont la joie d'annoncer la grossesse de madame venue à peine 6 mois après, et les boules d'apprendre qu'ils sont depuis peu les heureux parents d'un joli bout'chou tout rose... Chouette pour eux, on est heureux qu'ils n'aient pas eu à traverser les épreuves que nous vivons au quotidien depuis plus d'un an. Mais c'est aussi très douloureux, ça nous donne le sentiment qu'on est des oubliés sur le bas-côté de la route, des poissards, des pauvres bougres de statistiques qui pensaient n'avoir aucun problème, "allez, une ou 2 inséminations et ça va le faire, on n'a pas réellement de problèmes après tout"... Et qui se retrouvent à 4 IAC et 2 FIV un an après. Sans compter qu'on culpabilise à mort de ne pas avoir envie de prendre leur bébé dans nos bras, de faire des sourires alors qu'on a envie de pleurer, d'avoir grave les nerfs de rentrer dans un magasin de fringues pour bébés histoire de leur acheter un cadeau de naissance, d'avoir la boule au ventre en rentrant dans un "King Jouet", ou autre boutique pour enfant, à Noël et aux anniversaires. "On est des sans-coeur ou quoi?". Non, juste profondément malheureux. Et bourrés de complexes contradictoires.

Les boules après ceux qui disent "allez va, c'est pas grave". Noooon, c'est rien du tout bien sûr. Une vie sans enfant, sans raison à donner à son existence, sans la joie de fonder une famille, c'est que dalle, bien sûûûûr. Surtout quand celui qui te dit ça en a déjà plusieurs, de gosses. "C'est du boulot et des emmerdements, les enfant, après tout!" (rire). Pauvre con va. Je ne demande que ça, des emmerdements. Rigole donc tout seul, connard. Psychologie: 0 

Bref. Agressive, quoi. J'en veux à tout le monde, à moi surtout, aux médecins qui n'y arrivent pas, aux gens qui n'ont pas d'autre souci que de choisir leur prochaine destination de vacances, à celles qui ont 10 ans de moi que moi et 2 enafnts de plus, à celles qui ont 22 ovocytes après ponction et 8 embryons viables après fécondation, à ceux qui ont de la peine pour moi, à ceux qui se fouttent de moi, tout le monde quoi.

Et vive la PMA.

11 septembre 2012

Négatif...

fert

... encore.

No comment, hein.

10 septembre 2012

Fucking attente.

rue-de-l-attente

 

"L'attente est en proportion du bonheur qu'elle prépare" (qu'y paraît) (dixit Michel Dupuy).

En même temps, André Giroux a dit (deux points ouvrez les guillemets): " l'Enfer, c'est l'attente sans espoir".

Bon.

Si on résume, pour un même terme, un même concept (l'attente), deux possibilités: le bonheur (Dupuy) ou l'enfer (Giroux). C'est selon. Selon la probabilité de voir s'exhaucer ce pour quoi on attend (forcément).

Et il y a une chose de terriblement angoissement, d'extrêmement pénible, et d'infiniment perturbant lorsque l'on essaye d'avoir un enfant par la voie de la procréation médicalement assistée: c'est cette si longue, si grande, si immense attente entre le moment où l'ACTE en lui-même est réalisé (l'insémination artificielle) et où le RESULTAT dudit acte est connu.

2 semaines, quoi.

15 jours, oui. Enfin, 14 plus exactement (toute journée retranchée est toujours bonne à prendre).

Et je vois d'ici l'oeil sceptique des PSEE (Personnes Sans Ennui pour Enfanter), à qui 14 jours ne font même pas peur (et qui rajoutent même un "na" taquin à la fin de la phrase).

Je veux bien reconnaître que lorsque j'ai 2 semaines de vacances, ben je trouve ça carrément trop court.

Et que lorsque je dois faire le ménage "hebdomadaire" (entre guillemets, car fréquence théoriquement acceptable mais variant selon un schéma alléatoire systématique...), ben 15 jours se sont déjà écoulés que j'ai eu l'impression d'avoir lavé par terre la veille (ah bon? Il faut encore faire la salle de bain? Mais je l'ai récurée y'a à peine... Ah, si. Presque un mois déjà, crotte).

Evidemment, 14 jours de délai laissé par le client paraît vraiment ridicule pour le fournisseur - qui sera forcément en retard, vu le laps de temps minimal que représente ces 2 petites semaines pour la réalisation de son produit. (Ca vous rappelle quelque chose?)

Et 15 jours pour réviser son bac, n'en parlons pas comment "c'est trop trop pas assez long, Tatie, si tu savais" (si si, je sais).

Sauf que.

Imagine que tu doives partir en vacances à Hawai en voiture (si, en voiture. Imagine je te dis). Hawai, c'est beau, c'est chaud, c'est tout plein de palmiers, c'est loin de ton travail stressant et de ton quotidien morose. Le paradis quoi. 

Et ta voiture tombe en panne. Zut, hein?

Le garagiste te dit que ça ne pourra être réparé que dans 2 semaines de rien du tout. Ben là, tout de suite, le temps à attendre va te paraître tout de suite plus long.

Maintenant, tu fais comme si Hawai c'était ton ventre, tout rond en promesse de "grenouille-moins-9mois". Je te garantis que tu trouverais ça drôlement pas drôle (justement) de devoir rester dans l'expectative 14 jours durant, lors desquels tu ne sauras ni si l'insémination a marché, ni si c'est juste un échec retentissant.

14 jours d'attente remplis d'espoir, qu'on n'ose tout de même pas TROP remplir d'espoir par peur de la déception qui peut naître à la fin du délai.

Le bonheur de Dupuy ou l'enfer de Giroux, c'est selon.

Selon (au choix) la faute à pas de chance ou la grâce de Dieu (voire du médecin).

Hop.

J'ai personnellement mes résultats demain (angoisse). Insémination numéro 2, la première ayant débouché sur une grossesse extra-utérine (la vilaine).

Ben je peux te dire que c'est drôlement long depuis bientôt 13 jours, et que je ne sais plus si je peux me fier à mon corps ou pas. Ne pas savoir ce qui se passe là-dedans, c'est infernal. J'essaye de guetter le moindre symptôme, genre mal aux seins ou nausée, et je pense qu'à force, je finis par me les créer toute seule, ces fameux symptômes. La faute au subconcient psychologique de ma tête obsédée. 

Résultat des courses: malgré toute l'écoute intérieure et la meilleure volonté du monde, on n'en sait fichtrement rien jusqu'à la prise de sang des 2 semaines, qui donnera un taux de bétaHCG positif (ouiiiiii!!!!) ou nul (no comment....)

Et j'ai beau me dire que je devrais faire comme si ça n'avait pas marché, pour que la nouvelle soit bonne ou n'en soit pas une (de nouvelle), y'a pas moyen. Quoi qu'il arrive on espère toujours beaucoup un peu.

Et on est toujours beaucoup un peu déçu, si ça ne fonctionne pas. Evidemment.

Tout le problème c'est cette attente.

Qui est interminable.

Qui démarre tout doucement (vite vite, vivement 14 jours!).

Qui fait grandir l'espoir (et si...?) chaque jour davantage.

Qui se poursuit lentement (bon, encore une semaine, patience... Mais je crois bien que j'ai un peu mal aux ovaires et aux seins... Peut-être que...?).

Qui voit l'espoir devenir plus fort (mieux vaut ne pas prévoir de gros voyages pour cet été, on ne sait jamais, si ça avait pris...).

Qui continue à la vitesse d'un escargot retraité (putaiiiin!! Encore 5 jours!!!).

Qui s'essouffle sur un "c'est assez, là" (tiens, si je faisais quand même un test de grossesse-pipi? Celui qui prévoit le résultat jusqu'à 4 jours avant la date des règles? Des fois qu'on aperçoive un tout petit trait rose en haut...?).

Qui se décourage sur un "j'en peux plus" (test pipi: négatif. Bon. C'était trop tôt de toute façon, hein. Et si c'était pas trop tôt? Si c'était juste? Si ça n'avait vraiment pas marchéééé???).

Et qui déboule sur l'angoisse du résultat (finalement, j'ai plus du tout envie de faire ma prise de sang, je serais trop déçue si ça n'a vraiment pas marché. L'autruche, tu connais? Ben c'est moi, là.)

Voilà. C'est ça, l'attente. C'est chiant.

Les 14 jours les plus longs de ma vie. 

 

Pour aller plus loin

14 jours sont nécessaires entre une insémination et l'établissement de son résultat. En effet, entre l'injection des spermatozoïdes par le médecin lors de l'insémination artificielle (si c'est une insémination artificielle, forcément) et la production par votre corps d'un taux assez important pour être détecté  de bétaHCG (hormone de grossesse), il va se passer tout un cycle de développement et fixation (ou pas) (ou mal) de l'embryon dans l'utérus. 

Typiquement

Fecondation_nidation

 

Voici un graphe traduisant le taux moyen de béta HCG en fonction de l'avancement de la fécondation:

20199909

Conclusion:

Vu qu'en général, les tests de grossesse du commerce les plus fiables (ceux qui disent détecter 4 jours avant la date présumée des règles) sont à sensibilité 10, ils sont donc (d'après le graphe ci-dessus) efficaces à partir de 14-15 jours environ après l'ovulation théorique (l'insémination, donc).

La prise de sang, quant à elle, peut détecter un taux minime, et la détection peut se faire dès la première semaine... Cependant c'est aussi avec une incertitude très élevée lorsque les valeurs d'HCG sont faibles. D'où l'intérêt d'attendre les 14 jours requis pour être sûr du résultat, avec un taux digne de ce nom (et fiable). 

Encore faudra-t-il renouveller la prise de sang 2 jours après en cas de positif, car comme vous pouvez le voir, à partir de ces fameux 14 jours, le taux double quotidiennement, laissant penser que la grossesse se déroule normalement. (Dans le cas d'une grossesse extra-utérine, ce n'est pas le cas).

Alors, fucking 14 jours d'attente, quoi.

5 septembre 2012

Le GPS de ma cigogne n'a plus de batterie, ou bien?

cigogne

 Cela fait maintenant trois mois que Zaza et Chichi sont mariés. 

Un beau mariage, un peu coincé peut être, mais très traditionnel, avec voile blanc, grande robe, photographe, sourires agraphés non stop durant les 18H de cérémonie, toussa toussa.

On était monté jusqu'en Belgique pour les voir, ce jour là, s'unir pour le meilleur et pour le pire, parce que nous, Zaza et Chichi, on trouve que ce sont vraiment des amis, avec ce que ça comporte de fraternité choisie et de fidélité sans faille. 

Et moi, je l'aime beaucoup, Zaza. Beaucoup.

C'est une fille vraiment très très belle, grande, brune avec de beaux cheveux soyeux et de jolis yeux noisettes qui sourient en permanence. Le genre de nana sur qui on se retourne, mais à qui on n'ose jamais parler. La grande classe, quoi. Le top.

  C'est pour ça que lorsque mon mari (appelons-le Canard, il se reconnaîtra) m'a dit qu'ils venaient nous rendre visite, le week-end dernier, j'étais toute contente de pouvoir revoir ma copine et passer un peu de temps avec elle pour papoter de fringues, de maquillage ou du dernier épisode de Secret Story, bref, des trucs vraiment importants qui méritent débat, voyez.

(d'ailleurs, on ne sait toujours pas si Nadège a d'ores et déjà gagné, ou si Audrey va nous surprendre avec un résultat surprise... On n'a pas réussi à se mettre d'accord pour le coup. Flûte, quoi).

On a passé un moment agréable tous ensemble, on a bien rigolé, on a dormi (mais pas dans le même lit, hein, pas de ça chez nous). On a petit-déjeuné le lendemain, ambiance légère et tasse à café bienveillante, et voilà qu'à peine la dernière tartine de pain de mie au Spéculoos à tartiner engloutie, Zaza me prend par la main et m'embarque dans sa chambre (enfin, la mienne habituellement, mais la sienne pour le week-end, du coup). 

Elle avait l'air un peu embêtée, un peu apeurée, et elle s'est assise sur le lit pour reprendre un peu de contenance.

Moi je la vois toute chose, ma Zaza, alors je commence à m'inquiéter un peu. "Qu'est-ce qui se passe?" que je lui lance comme ça, "ça ne va pas?"

- "Si si, au contraire, hein, c'est juste que je dois te dire un truc, enfin, plutôt, t'annoncer quelque chose, mais rien de grave rassure-toi!" (sourire Ultra Brite).

Alors voilà.

A mon tour de m'asseoir sur le lit. 

Je souris pour de vrai, et je sais déjà ce que Zaza va m'annoncer.

Il faut dire que je suis brune, moi aussi. Et pas besoin d'une intuition de Paco Rabanne pour comprendre que la seule chose qui fait peur à Zaza, là, en cet instant, tout de suite, c'est la perspective de devoir m'annoncer qu'elle aussi, elle aussi, attend un heureux évènement pour dans 6 mois. 

Que même dans l'hypothèse où je serais blonde en dessous je l'aurais compris.

Parce que ça fait juste trois ans que ça dure.

Trois ans que régulièrement, très fréquemment, trop souvent, une de mes copines m'annonce qu'elle va avoir un joli petit bébé tout rose, sans même avoir dû prendre sa température le matin, avaler des comprimés de progestérone ou se faire tous les soirs des piquouses de dopages ovariens.

 Zaza aussi, qui n'a pas eu le temps d'arrêter sa pilule et de dire "spermatozoïde" que pouf! Le polichinelle dans le tiroir.

Et au fur et à mesure de son récit, de son histoire, de la surprise d'apprendre qu'elle est tombée enceinte si rapidement, de la frayeur ressentie sur le coup car elle ne s'y attendait pas vraiment, du bonheur partagé alors lorsqu'avec son mari ils se sont rendus à la première échographie, au fur et à mesure de son récit je souris de plus en plus dehors, et ai de plus en plus envie de pleurer dedans.

Et je me sens tellement moche de ressentir cettte putain d'envie, de ressentiment, de jalousie, alors qu'elle est si heureuse, Zaza...

Mais je n'y arrive pas.

C'est plus fort que moi.

Je suis une femme de 34 ans en bonne santé, et qui n'arrive pourtant pas à avoir d'enfant.

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